Carnet de route

La Coume Ouarnède

Le 26/11/2022 par Blandine ARSON-CACERES

La Coume Ouarnède 26-27 novembre 2022

 

Sur une proposition de Léonard, nous voilà donc partis pour deux jours de spéléo, une première pour trois d’entre nous. L’équipe est composée de 6 personnes: Léonard, Pierro, Fleur, Marianne, Damien et Blandine.

 

JOUR 1

L’idée est de faire deux groupes de trois. Le premier partant du gouffre Raymonde et le second du gouffre Duplessis qui doivent se croiser au cours de la journée. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu…

 

Première équipe (Léonard, Marianne et Damien) : 

 

Samedi ou le rendez vous manqué :

 

Parti du gite joyeusement avec les Dropkick Murphys dans le Kammthaar aux alentours de 10h du matin, nous roulons dans les flaques au milieu des verts moussus et des galets géants, sortons les équipements sur lit de gravier et redescendons aussitôt pour chercher du chocolat, des piles et l’emballage jaune botte de vieux marin pêcheur contenant du précieux matériel: l’occasion d’un début de “Rose tattoo” et de grapiller une trentaine de minutes en contemplations de feuilles rousses. Arrivée bis sur le parking, nous entamons les tribulations dans la forêt afin de trouver l’entrée vers les antres de la montagne (Il y en a tellement qu’ici le plus dur n’est pas de trouver une entrée mais plutôt la bonne !) 

Léonard connaît bien l’endroit et est déjà descendu un bon nombre de fois dans ces grottes, nous sommes donc en confiance pour explorer de nouvelles grottes, les premières pour Damien (Plot twist : c'était peut-être un peu ambitieux de commencer par ça mais on l’a fait !)

Nous avons avancé dans les petits passages sinueux jusqu'à atteindre la rivière et les passages creusés dans la roche au cours du temps. On remarque avec sourire que des feuilles sont présentes 2m au-dessus de notre tête : mieux vaut ne pas être ici lors d’un crue 

Ça ne sert à rien de lutter, on saute rapidement dans l’eau pas bien chaude histoire que ça re-chauffe le plus rapidement derrière. On avance ainsi à bon rythme dans les entrailles de la grotte. On s'étonne à un moment de ne pas croiser l'équipe 2 et on espère que rien ne leur est arrivé ! 

Le réseau pourri porte bien son nom, bien que ça n'ait aucun rapport avec ses formes sinueuses. 

Vers la fin on entend les voix de l'équipe 1, petit soulagement car les sons ne semblent pas alarmants, mais on se dit que le timing aurait pu coller avec le déclenchement d’un secours.

Le mur incliné fut l’une des étapes les plus difficiles de la journée pour Damien. Le manque d'expérience fait que beaucoup d'énergie et de temps ont été rapidement brûlés sur cet obstacle. Marianne quant à elle semblait avancer rapidement devant n’importe quel obstacle qui se présentait à elle.

La fin était proche, il ne manquait plus que quelques puits successifs puis un dernier de 50 mètres, ce qui est assez impressionnant quand on monte en même temps que Leonard et que la corde réagit comme un yoyo 

Au final, nous sommes sortis de la grotte vers 21h pour nous diriger vers le gîte. La perspective d’une raclette et d’un bon feu nous redonnait beaucoup d'énergie pour faire le trajet retour rapidement et ce fut une bien belle soirée ! 

 

Deuxième équipe (Pierro, Fleur et Blandine): 

 

A la recherche d’un chemin que jamais ils ne trouvèrent

 

L’entrée du gouffre Duplessis se trouve dans un endroit féérique, des roches recouvertes de mousse épaisse. Il fait beau et tout s’annonce bien.

Nous progressons lentement à la découverte de cette cavité qu’aucun de nous ne connaît... Les puits successifs sont impressionnants pour la débutante que je suis et particulièrement celui de 50 mètres. Les parois sont en calcaire noir marbré de blanc. C’est magnifique! 

Et puis, changement de décor. Un immense éboulis qui nous amène vers le réseau pourri, une succession de galeries étroites et basses. Nous décidons d’attendre de rejoindre la rivière avant la pause repas. Le réseau est sinueux mais assez bien tracé. Fleur en tête, nous suivons les catadioptres assez confiants en rebroussant chemin de temps en temps. Du ramping, quelques désescalades un peu sportives et nous débouchons devant la très jolie cascade du puits Delteil. 

Et là… nous ressortons la topo pour la énième fois. Rien ne semble correspondre. Nous essayons en face, nous essayons à droite; à gauche c’est la paroi… mise à part une corde qui remonte les 14 mètres de la cascade, il n’y a aucune issue. A contre-coeur, et puisque l’heure tourne, nous décidons de faire demi-tour, avec l’espoir que si la première équipe ait trouvé le point de jonction, elle nous ait laissé les cordes pour pouvoir ressortir…

Au retour, à tout hasard, nous essayons de trouver un passage que nous aurions manqué… mais rien. Et c’est lorsque nous sommes en train de remonter le dernier puits que nous entendons les autres arriver, au loin, derrière nous…. C’est avec une grande curiosité que nous rentrons au gîte: mais où était donc le point de jonction?

 

Les deux équipes rentrées, la soirée fut l’occasion d’une découverte de l’immensité du massif à partir du travail réalisé par Léonard qui a mis bout à bout les plans de toutes les cavités. Nous nous sentons bien petits devant la quantité de potentielles balades souterraines. Du moins, on a notre réponse! C’est bien la cascade qu’il fallait remonter pour rejoindre le réseau Raymonde. 

 

Au programme de la soirée, raclette, bonne humeur, un feu bienvenu et beaucoup de rires.


 

JOUR 2

 

Equipe 1

 

Une petite sortie pour finir

 

Fatigués de la journée de la veille, nous décidons de faire une petite sortie afin de garder un peu d'énergie pour le retour ainsi que pour le travail lundi (heureusement que Damien était à l'école lundi et pas sur chantier, car les bleus et les courbatures étaient bien présents) 

Nous sommes donc partis pour une petite traversée. Léonard donne petit à petit plus de responsabilités à Marianne (partir devant, accrocher des déviations, accrocher les cordes, etc)

Nous découvrons après une petite descente sinueuse une immense grotte avec plus de 130m de vide en dessous de nous. L'endroit est très impressionnant et très beau. Nous avons eu le temps de l’admirer plusieurs minutes le temps que Léonard essaye de défaire un nœud qui ne se défaisait pas comme prévu et qu’il soit obligé, finalement, de remonter pour comprendre pourquoi.

En continuant la route, nous avons découvert un terrain beaucoup plus accidenté et brut que le jour précédent, où tout avait été lissé par la rivière. Nous avons également croisé quelques chauves-souris que nous nous sommes empressés de ne pas déranger. La fin de la grotte nécessitait de marcher accroupis voire même de ramper dans le lit d’une ancienne rivière. Dernier effort avant de sortir ! Nous ne savions pas à ce moment que même une fois dehors, les efforts n'étaient pas finis !! La vue de la lumière était magnifique depuis la grotte, mais il restait une longue remontée à flanc de falaise avant de pouvoir nous poser dans le camion. 

3h plus tard, nous étions rentrés chez nous, remplis de souvenir, de bleus et de courbatures!!  

 

Equipe 2: 

 

On prend les mêmes et on recommence!

 

Il fallait bien déséquiper le gouffre Raymonde! Et puis nous n’avions pas encore mis les pieds dans l’eau…

Deux puits de 35 mètres. Le second nous paraît plus long, l’immensité et la noirceur de la cavité le rendant plus impressionnant. Elle est également très humide. C’est vraiment différent de ce que nous avons fait la veille. 

 

Nous atteignons la rivière et les passages sinueux qu’elle a creusés dans la roche. Les contrastes du jaune et du noir sont vraiment très beaux et nous font presque oublier qu’on a les pieds mouillés. 

Mais le temps ne nous permet pas de nous attarder plus longtemps. La conscience de la route à faire nous oblige à faire demi-tour dès que nous avons atteint la dernière corde et ce, sans avoir atteint le point de jonction, la fameuse cascade du puits Delteil…

C’est donc un peu frustrés que nous entamons le retour. La vue de la lumière du jour nous apprend qu’on l’a effectué beaucoup plus rapidement que ce que nous l’avions imaginé.


 

Ce week-end fut une formidable expérience. Nous remercions Léonard, Pierro et Fleur d’avoir été patients et de nous avoir aidés pour ces deux jours sous terre. Nous remercions aussi Léonard de nous les avoir rendus accessibles, en réduisant ses ambitions et en les adaptant à notre niveau. Il est vrai que c’est un parcours assez compliqué pour des débutants et qu’il était prévu à la base de le faire avec des gens plus expérimentés! Nous avons déjà hâte de revivre de telles aventures!!! (avec peut-être moins de situations vertigineuses pour Damien !!! ) 


 

Blandine, Marianne et Damien 

 

 

CLUB ALPIN FRANCAIS MONTPELLIER

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