Carnet de route
Encore les Calanques
Le 22/10/2021 par Vongerichten Charles
Aller ! On remet ça dans les Calanques. Ce n’est décidemment pas possible de s’en lasser ! On a profité des derniers jours d’ouverture du camping de Cassis pour organiser, Thomas et moi, un grand weekend de 4 jours. Peu de participants : on est deux encadrants pour un participant !
Premier jour dans le secteur du trou du Serpent entre Castelviel et les Futurs Croulants pour la voie du Toboggan de la Corniche. Ce trou est si petit qu’on est passé à coté. On a fini par le trouver à la descente du Belvédère. Encore 4 rappels puis on se retrouve au ras de l’eau à commencer à grimper 3h30 après avoir quitté Cassis ! Puis de là on entame une escalade dans une ambiance à couper le souffle (comme ils disent outrancièrement dans l’émission de TV Faut pas Rêver, mais là c’est du vrai). Le rocher est neuf, à l’adhérence parfaite, bien que la voie fût ouverte en 1995. D’où l’intérêt de crapahuter pour éviter les voies hyper patinées d’En Vau, pourtant si proches. On commence par un dièdre d’anthologie de 25m en 6a+ puis suit une grande envolée de dalles (le toboggan) en une seule longueur de 50m. Mais où est donc le relais ? Ce secteur avait été choisi pour être à l’abri du vent mais il fait si chaud que je prends un mini coup de chaleur. On fait donc une réchappe par la traversée des Ecureuils puis le fameux trou.
Samedi, après avoir récupéré Valentin, nous optons pour un accès plus rapide du coté du Cap Canaille secteur Sémaphore - voie Vagabond’age. Il y a quand même 3 rappels pour accéder au pied de la falaise. On fait l’erreur de commencer par le 6a de « 2 Vauriens et 3 Canailles » un passage de surplomb très patiné, athlétique et désagréable. Mieux vaut passer par le trou sous le relais. Le surplomb en 6b+ passe très bien; pour moi en tire-clous. Puis les longueurs se succèdent : un premier tiers en calcaire blanc puis du grès ocre et enfin les fameux poudingues qui constituent la partie supérieure de la falaise. Au sommet nous nous repaissons les yeux du spectacle du coucher de soleil. Enfin quoi, c’est toujours pareil aux Calanques !
Dimanche Thomas et Valentin se font la Marie - Jacqueline au Cap Morgiou. La falaise n’est pas très haute ; c’est une traversée très maritime typique des Calanques sur ce cap bien avancé dans la mer d’où cette ambiance très particulière.
On finit en beauté ce petit séjour par un vieux rêve non accomplis : la voie de la Concave qui parcours en diagonale la paroi sous l’énorme devers de 35m ouvert en 1966 par Georges Livanos. La météo est toujours excellente.
J’aime bien le commentaire suicidaire du topo : « La voie est entièrement équipée avec les pitons de 1966 plus quelques spits (de 8) aux relais ». Heureusement que les grimpeurs sont des gens avertis. Notre voie, qui est la plus abordable, permet de nous mettre dans l’ambiance. Après avoir suivi les rampes faciles sous le devers on sort par une traversée tout de suite très gazeuse dans les dalles grises qui bordent le coté gauche de la cavité. Puis 2 longueurs fabuleuses de dalles en 6a / 6a+ nous amènent à un vrai sommet. On prend le temps de saisir pleinement le paysage même si nous savons que nous allons rentrer à la nuit. La voie la plus haute des Calanques, l’Arête de Cassis (300 m), est juste en face de nous. Voie en terrain d’aventure - à faire - malgré une approche longue (2h comme pour la Concave, c’est bien pire en montagne). Mais on s’en moque car ici il y a autant de plaisir à marcher qu’à grimper. Pour rentrer nous passons derrière la Candelle, ce qui fait finalement assez peu de détour car les chemins sont bien « roulants ». Ceci nous permet de jouir progressivement du coucher de soleil. La nuit nous surprend avec un sanglier sur le chemin de Luminy. Méchante la bête elle ne veut pas qu’on la caresse !


