Carnet de route
La Dame en petit comité
Le 13/11/2024 par ARSON Blandine
Tout commençait mal. Quand j’arrive à la boulange (plus besoin de préciser laquelle, le rdv est quasi toujours là), Pierro et Elodie y sont déjà et m’apprennent la défection de Stéphane (qui croyait que c’était demain) et de Sylvie (qui veut faire la fête).
Nous attendons que la pluie s’arrête. Au bout de presque une heure, on constate dépités qu’il n’en est rien et qu’il faut qu’on bouge.
Sur la route pour l’aven, on se fait arrêter par des chasseurs. On négocie notre passage mais la journée commence sous de mauvais auspices. Et on n’est qu’au début de nos surprises!
Arrivés au parking, on fait le point sur le matos. Je n’ai pas de polaire, Pierro n’a pas de lampes, Elodie, pas d’élastiques… On ouvre les kits préparés par nos compères absents et on constate qu’il y a 5 mousquetons en tout et pour tout et qu’il manque une corde…. Quand je vous dis que tout commençait mal!
Heureusement, notre motivation et sans faille (surtout celle d’Elodie) et nous partageons notre matériel. J’ai deux lampes de secours et des piles neuves que je distribue. Pierro me prête une polaire. Je partage mes élastiques avec Elodie. Pierro rajoute des mousquetons perso et une cordelette… ça nous fera de l’entraînement…
On attaque la montée accompagnés des chiens de chasse hurlants et plutôt pénibles. Quand on arrive devant la Dame, on est trempés. Ça commence bien!
Il faut beaucoup de motivation à Pierro pour équiper le premier puits sous la flotte (celle de la pluie plus celle de l’arbre qui s’ébroue gaiement). Pour Elodie et moi la descente constitue un exercice plutôt nouveau sur de la corde en 6. L’arbousier, après avoir ébroué son eau a décidé d’ébrouer ses arbouses qui viennent s’éclater sur mon descendeur… C’est pas top…
La descente se passe plutôt bien. Pierro équipe vite. Quand soudain un bruit sourd retentit suivi d’un cri d’Elodie. Pendant que Pierro était pendu dessus, un spit a lâché dans le petit pendulaire… « ça va Pierro? » Visiblement, plus de peur que de mal. Pierro reprend l’équipement. Un petit passage de noeud sur le toboggan, histoire de réviser. Et nous arrivons assez vite au niveau du grand puits. Je ne me rappelais plus qu’il y avait si peu. La dernière fois qu’on était venus tous les trois, on s’était arrêtés là, faute de corde. Je n’avais pas souvenir que c’était si court…
On continue toujours dans le même sens: Pierro équipe suivi d’Elodie qui visse les plaquettes toute heureuse d’étrenner sa clé de 13. Je termine la marche.
Le grand puits est impressionnant. J’essaie d’éviter les gouttes tout en me disant que j’y aurais bien droit au retour…
En bas, nous prenons le temps d’un repas express. Fatigués par le froid, et déjà bien mouillés, nous ne nous attardons pas.
Pierro remonte suivi d’Elodie pendant que je déséquipe, moi aussi, toute contente d’utiliser ma clé de 13 à cliquer toute neuve.
Le dernier fractio avant le plein vide est un enfer. Pendant que je déséquipe, l’eau goutte dans mes bottes. Berk! Puis la remontée s’effectue sous une douche froide. Re-berk!
Arrivée dans la niche où les autres m’attendent, je tente de défaire le noeud sur la barre mais à bout de bras, je dois céder. C’est finalement Pierro qui va s’en charger.
A partir de là, Elodie part la première chargée DU kit: la corde de 90 plus la totalité du matériel (mousquetons et dynemas non utilisés). C’est donc lestée, qu’elle entame la remontée.
Je continue à déséquiper en suivant les conseils de Pierro. Fière de mes progrès dans la remontée en alternatif et dans la plupart des déséquipements. Je manque encore de pratique et donc de logique dans cet exercice et Pierro est plusieurs fois obligé de me rappeler que je n’ai pas besoin de tout défaire.
J’entends Elodie loin au-dessus qui galère un peu sur le toboggan avec son kit de lestage. Franchement, ce kit, c’était pas un cadeau!
Sur la première plateforme, je pose le pied trop tôt pour Pierro. Alors sur la deuxième, je monte vraiment plus haut…. Trop haut. Bref, quand je pose les pieds par terre j’ai une jambe beaucoup trop haute. J’enlève donc la pédale pour pouvoir poser mes deux pieds par terre.
Et là, c’est le drame! Mais pourquoi j’ai oublié que ma pédale ne tenait plus sur mon pied?!!! Je la décroche de mon basic pour le passer sur la corde suivante en poignée longée et … Bling, cling, clang, gling… je la laisse littéralement tomber. NOON!!! Elle est en bas.
J’hésite à redescendre, je regarde pour voir si elle n’est pas juste en-dessous. Mais non! Elle est vraiment tombée. Pierro me fabrique donc une pédale pour finir. Il ne reste heureusement que le puits d’entrée.
La fin se fait sans problème. Elodie attend dehors, patiemment, sous la pluie et le bruit des chasseurs. Décidément, je fais une piètre madame Irma, moi qui avais prédit qu’au retour au moins nous n’aurions ni pluie ni chasseur…
Pendant que nous descendons la pluie s’arrête enfin (et les chasseurs aussi) mais le mal est fait. C’est trempés comme des soupes que nous arrivons au camion.
Nous prenons donc le temps d’enfiler des vêtements secs. Quel plaisir de nous retrouver au chaud dans le camion! C’était finalement une bonne journée.
Et si vous décidez de descendre dans l’aven de la Dame et que vous trouvez une pédale… elle est à moi!!!
Crédit photo: Pierro




