Carnet de route
Aven de l'Aire ou comment rater une jolie journée ensoleillée
Le 04/03/2023 par Moreau Olivier
Aven de l'aire, Viols le Fort
Un aven que pour y accéder en camion vaut mieux être sponso par kleber, que pour le trouver il faut un certain flair, pour lequel tu peux laisser ta clef de 13 aux vestiaires, mais ne pas oublier de regarder si les arbres sont verts.
Participants : Fleur, Blandine, Pierro, Bastien, Olivier
Samedi 03 mars 2023, 9h30 devant la boulange de viol le fort, y'a du soleil qui rayonne, des chats qui se baladent, des zoiseaux qui zoizotent, et des humains qui roulent dans des bagnoles dégueulasses, bruyantes et polluantes.
Normal quoi.
Une fois constituée notre petite équipe covoiture pour accéder au trou, comme si se regrouper pour le dernier kilomètre aller effacer l'ardoise des 50 kilomètres précédents faits chacun dans notre caisse.
Blandine et moi-même faisons la connaissance de Bastien pendant qu'il fait généreusement don d'une bonne partie de la gomme des pneus de son petit camion jaune aux pierres de la garrigue. La piste grimpe sec. Très sec. Le c25 de pierro, lui, semble se balader tranquille devant nous. En même temps c'est un peu une habitude de voir pierro monter sans difficultés là où on lutte pour passer.
S'ensui une petite marche d'approche à travers la garrigue jusqu'à l'ouverture du trou. L'aven de l'aire s'offre à nous après une dizaine de minutes de marche.
J'enfile mon magnifique nouveau bleu de travail, acheté 5€ a un vieux aux puces de la paillade le week-end précédent, mais il ne fait pas spécialement sensation chez mes camarades, je suis un peu déçu. Ils doivent sûrement être jaloux alors ils ne disent rien.
Bref, on s'équipe.
L'idée de la journée est de prendre le temps (enfin, que Pierro prenne son temps) pour nous former un peu à l'équipement dans cette cavité que Guilhem, Pierro et d'autres acolytes ont entièrement préparée en amarages forés. Nous descendrons donc à -80 sans utiliser un seul spit.
C'est Bastien qui équipe le P58 d'entrée. On débat un peu sur l'arbre le plus opportun pour faire partir notre main courante avant de jeter notre dévolu sur un chêne vert... complètement mort, et qui a tranquilement entamé sa décomposition tout en restant debout. C'est un réflexe à garder pour l'avenir. Il faut lever les yeux avant de suspendre sa vie à un arbre, vérifier qu'il n'est pas mort pour ne pas risquer de le devenir aussi (mort). Bref, Bastien rectifie le tir et s'enfonce doucement sous terre, suivi de près par Pierro qui le conseille. Fleur, Blandine et moi-même restons tranquillement au bord du trou, profitant d'un soleil quasi printanier, discutant mécanique et amours tumultueux.
L'entrée de l'aven est belle! En forme d'oeil de chat, une fissure élargie en son milieu. Mais ce n'est pas la seule chose qu'elle pourrait évoquer, cette cavité. D'ailleurs une grande envie d'y entrer me chatouille, mais je comprends vite qu'il faudra faire preuve de patience et de subtilité pour y être autorisé.
En effet Bastien met une bonne heure et demi à équiper le P58. Mais je ne dis pas ça pour lui jeter la pierre, Pierro l'a déjà fait (de lui jeter la pierre... comprenne qui pourra !).
Vers midi et demi, Fleur puis Blandine et enfin, last but not least, moi-même, entrons dans le trou.
C'est une jolie verticale, peu concretionnee mais sympa qui s'offre à la lueur de nos frontales. 6 ou 7 fractionnements forés plus tard, nous prenons pied dans une salle pentue à -58 environ pour un petit pique nique rapide. Il nous reste un P20 pour atteindre le fond de la cavité. Et là, à ma grande émotion, je suis désigné pour équiper ce dernier puit. C'est un peu hésitant que je réaliserai mon premier nœud de chaise double, avant d'y suspendre ma carcasse.
Incrédule, depuis le fond du trou à-80 je verrai mes compagnons du jour s'en remettre à mon équipement et y suspendre leurs vies sans sourciller. Jusqu'à ce que nous soyons tous au fond de l'aven de l'aire vers 14h30.
Ce n'est peut-être pas très galant, mais les trois gars nous remonterons en premier, laissant aux filles, Fleur et Blandine, le soin de déséquiper. Ce qui n'était pas une tâche facile car qui dit amarages forés dit très nombreux nœuds à défaire. Vers 16h30, après une remontée sans encombres, nous sommes tous dehors pour un petit apero bien mérité, faut pas déconner c'est samedi soir quand même.
Olivier







